Fiche pratique
Les indicateurs qualité
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Edition du
Principes
1- la mesure de la qualité est
indispensable : La qualité est difficile à mesurer : ce sont surtout
les « non-qualités » qui sont visibles, et il est facile de se laisser
abuser : un incident marquant peut être exceptionnel mais donner
l’impression que la qualité est régulièrement mauvaise. Seule une
analyse objective et statistique des incidents permet de déterminer les
actions d’amélioration opportunes et efficaces, sans s’en tenir au « on
dit que » et aux bruits de couloir.
La mesure de la qualité est donc la
clef d’une bonne démarche d’amélioration. Elle permet de motiver les
acteurs, de suivre l’efficacité des actions menées et de mesurer les
gains obtenus. Une bonne démarche qualité démarre par une mesure précise
des problèmes avec ensuite un suivi de l’évolution.
2- Les indicateurs doivent être
bien choisis, en nombre restreint, faciles à établir et à exploiter :
Il faut éviter la dérive souvent constatée, qui est de multiplier les
indicateurs, notamment sur des points mineurs, et de passer beaucoup de
temps à les établir, temps qui est pris sur les travaux constructifs.
On ciblera donc en priorité soit les
performances essentielles à surveiller, soit les points à améliorer :
dans ce dernier cas, l’indicateur pourra être supprimé une fois la
situation rétablie.
La mesure n’a pas forcément besoin
d’être exacte. Il suffit généralement d’avoir des ordres de grandeur
(d’où la notion d’ « indicateur »). Il faut toutefois qu’ils soient
incontestables.
Le travail nécessaire à leur
établissement doit être minimisé. On utilisera au maximum
l’informatique, en exploitant les données déjà saisies par ailleurs.
On associera si possible à chaque
incident la cause et l’action préventive proposée par l’opérateur. Cela
simplifiera ensuite fortement l’analyse.
Les indicateurs doivent pouvoir
évoluer en fonction des besoins, des problèmes, des priorités, des
possibilités informatiques… On ne les « réglementera » donc pas.
Les indicateurs peuvent être :
o
Permanents ou provisoires : on peut par exemple faire un
zoom provisoire sur une activité qui fonctionne mal et supprimer
l’indicateur dès que tout est rentré dans l’ordre. On ne conservera en
permanence que les indicateurs essentiels.
o
Détaillés ou globaux : il n’est pas forcément utile de
démultiplier les indicateurs. Ainsi, suivre globalement des délais de
livraison peut suffire pour tous les services impliqués, de la prise de
commande à la livraison. Cela représente en outre l’avantage
d’entretenir l’esprit d’équipe.
o
Chiffrés ou non chiffrés (notamment pour les indicateurs
d’autocontrôle). Un Cahier de poste relatant les incidents de la semaine
peut par exemple être un bon support.
3- On distinguera les Indicateurs
de surveillance et les indicateurs d’amélioration : les premiers
sont destinés à contrôler la bonne marche de l’activité et les seconds à
servir de base de travail aux acteurs pour s’améliorer.
Ces deux types d’indicateurs obéissent
à des règles différentes. Les confondre n’est possible que lorsque la
démarche qualité a été parfaitement intégrée dans la culture de
l’entreprise, à la fois au niveau des managers et des exécutants :
o
Les indicateurs de contrôle doivent être si
possible :
o
Globaux (sauf si par exemple la Direction veut suivre
momentanément un point précis, ne pas donner l’impression de « fliquer »
les personnels) et porter sur les performances essentielles, par
exemple : l’évolution du chiffre d'affaires et de la marge, l’indice
global de satisfaction des clients… Ce sera en principe le tableau de
bord courant de l’entreprise. Cela pemettra de détecter les dérives qui
feront alors l’objet d’analyses plus détaillées et d’actions
correctives, à la fois par les « opérationnels » et par la « qualité »,
au niveau de l’organisation.
o
Précis et exacts
o
Elaborés de façon indépendante des acteurs (typiquement
par informatique)
o
Bien signifiants des performances que l’on souhaite suivre
o
Intégrés dans le tableau de bord d’ensemble de
l’entreprise, afin de gérer simultanément tous les paramètres :
activité, résultats financiers, social, qualité…
o
Exploités « raisonnablement », non pas en recherchant des
coupables en cas d’anomalies, mais en suscitant une réflexion de la part
des intéressés. Si on leur associe des sanctions, ils seront
inévitablement « truqués ».
o
Les indicateurs de travail et d’autocontrôle
doivent avoir si possible les caractéristiques suivantes :
o
Un outil de travail interne à chaque service
o
Bien choisis et suffisamment détaillés pour mettre en
évidence les phénomènes en cause : c’est le problème rencontré qui fixe
les indicateurs utiles, de façon provisoire jusqu’à rétablissement du
bon fonctionnement.
o
Simples à réaliser et éventuellement approximatifs : le
but n’est pas de faire des évaluations comptables
o
Accompagnés des causes des problèmes, voire des solutions
suggérées, afin de simplifier les exploitations
o
Exploités régulièrement par les personnels eux-mêmes pour
piloter leurs méthodes.
o
Non exploités directement par la hiérarchie (des critiques
ne sont à faire que si les indicateurs ne sont pas exploités).
4- Les indicateurs ne sont qu'un
des éléments à prendre en compte, de la même façon que la
température ou le tension d’un patient ne sont que des indications pour
le médecin, qui doit ensuite approfondir le diagnostic.
Ainsi un indicateur égal à 90 % peut
être mauvais alors qu’un de 60 % sera meilleur (par exemple dans une
classe, 90 % de réussite au bac n’est pas excellent si les élèves ont
été initialement sélectionnés parmi les meilleurs tandis que 60 % de
succès le sera dans une classe constituée d’élèves en retard…).
L’indicateur n’est donc qu’une alarme,
qui doit ensuite être étudiée en détail.
Il ne doit pas servir de critère de
classement ou pour des sanctions/récompenses, sinon il sera
inévitablement dévié de ses objectifs.
5- Les indicateurs doivent être
considérés comme des outils de motivation et d’amélioration : Il
faut les accompagner d’une sensibilisation à l’importance des paramètres
mesurés, suivre leur appropriation, leur associer des incitations
« positives » (récompenses en cas de succès, éviter les sanctions),
équilibrer les indicateurs "négatifs" par des indicateurs "positifs"
(afin de ne pas décourager).
Attention ! Les personnels
privilégieront les caractéristiques mesurées et pourront être amenés à
négliger les autres. Il faut donc mettre en place des indicateurs
équilibrés, par exemple à la fois sur la productivité et la qualité, et
suivre les réactions...
Les indicateurs doivent aussi être
complétés par un accompagnement de terrain attentif, permettant de
suivre les problèmes avec les personnels et de les aider en cas de
besoin à les résoudre.
6- Il faut enfin « agir » :
l’objectif n’est pas d’avoir des chiffres ou de beaux graphiques,
mais de mettre en œuvre les améliorations nécessaires. En l’absence
d’actions, les indicateurs sont inutiles et ne seront plus tenus à jour.
Exemples
Indicateurs généraux
Ø
CA et marge nette
Ø
taux de frais
indirects
Ø
taux de rotation
des personnels
Ø
absentéisme
Ø
frais de formation
Ø
enquêtes de
satisfaction clients
Ø
réponse
téléphonique... |
Commercial
Ø
taux de nouveaux
clients
Ø
taux de départs de
clients
Ø
délais d'envoi des
devis et propositions
Ø
taux de réussite des
devis
Ø
réclamations
Ø
erreurs des fichiers
clients / prospects
Ø
pannes des appareils
de démonstration |
Administration des ventes,
Traitement des commandes
Ø
délais d'envoi des
AR de commandes
Ø
nombre d'avoirs et
causes
Ø
taux de litiges
Ø
% de retards de
livraison par rapport aux délais clients
Ø
% de retards de
livraison par rapport aux délais prévus
Ø
% d'erreurs de
facture
Ø
délais de paiement
Ø
% d'impayés |
Etudes
Ø
taux de défauts sur
les nouveaux produits
Ø
taux de défauts
sous garantie
Ø
problèmes de
fiabilité
Ø
respect des
objectifs des études : coûts / délais
Ø
retards et
problèmes en cours de développement
Ø
taux de
modifications |
Production
Ø
taux de rebuts /
retouches / déclassés...
Ø
taux de déchets
Ø
taux de panne des
machines
Ø
ruptures de stocks
pièces et matières
Ø
volume des stocks
intermédiaires d'atelier
Ø
taille des séries /
série économique
Ø
taux d'urgence |
Achats
Ø
cotation
fournisseurs : coûts / délais / qualité
Ø
ruptures de stocks
Ø
volume des stocks
inutiles
Ø
erreurs de
commandes |
Service qualité
Ø
évolution des taux
de défauts et des coûts associés
Ø
coûts de la mesure
et de la prévention
Ø
délais de
traitement des problèmes |
Livraisons
Ø
délais de livraison
Ø
erreurs d'adresse
Ø
problèmes de
déchargement
Ø
casse à la livraison
Ø
pannes véhicules |
|