Avertissement
Le sujet
est repris et détaillé dans les
différents livres de l'auteur (cliquer ici)
Les guides et modèles sont diffusés pour une utilisation strictement
personnelle.
Pour toute utilisation à titre professionnel interne ou vis-à-vis d'autres
organismes ou entreprises,
bien vouloir citer le Cabinet en référence. Merci !
mise à jour du
16/02/2014
Les groupes de projet qualité (PRQ)
par Christian DOUCET
La démarche qualité a pour
but l’amélioration du fonctionnement de l'entreprise au service de sa
performance, de sa productivité, des conditions du travail et de sa
maîtrise des risques. Elle agit en améliorant l’organisation. Les
améliorations simples et bien acceptées peuvent être apportées de façon
immédiate et directive. Pour les autres, un travail collectif en groupe
par les acteurs eux-mêmes est préférable, pour plusieurs raisons :
·
Les changements
tiendront mieux compte du contexte du terrain et seront mieux adaptés
·
Ils seront mieux
acceptés et les comportements évolueront plus facilement.
·
Les problèmes seront
mieux compris par les acteurs et leur esprit d’entreprise amélioré
Il faut toutefois que ces travaux soient menés méthodiquement, avec une
obligation de résultat, c'est-à-dire sous la forme de « projets ». C’est
pour cette raison qu’ils sont nommés « groupes de projet qualité ».
Remarque : cette fiche s’écarte des pratiques « qualiticiennes »
classiques telles que les 5M, la roue de Deming, etc… qui sont centrées
que la recherche des causes. Elles alourdissent généralement inutilement
la démarche dans la mesure où les causes sont en général bien connues,
la difficulté essentielle étant l’amélioration. Cette méthode se centre
donc sur cette dernière.
Deux
grandes lignes d’actions :
1-
Créer au préalable un cadre
général propice
2-
Mettre en œuvre efficacement
les groupes.
Pour
plus de détails, voir le livre « certification utile » page 166, dans
lequel la méthode est expliquée.
Le cadre général :
Il faut
d'abord déblayer le terrain afin que l’action de ces groupes soit
reconnue et soutenue :
- Adhésion du
Comité de Direction, qui doit accepter les remises en causes et les
changements, en accordant les moyens nécessaires. Sur ce plan, on
pourra fixer utilement un seuil en-dessous duquel les demandes des
groupes seront appliquées directement (sous réserve d’acceptation
par le tuteur et les services intéressés).
- Chaque
groupe aura un « tuteur » de niveau direction, qui pourra répondre à
ses questions et qui l’orientera afin d’éviter les erreurs.
- Les
animateurs recevront une formation, essentiellement axée sur la
conduite de groupes de travail et la présente méthodologie. Tout le
monde pourra devenir animateur sous réserve de réussite à cette
formation.
- Une
émulation sera créée : recueil des suggestions et récompense des
meilleures, prix annuel aux groupes ayant réalisé les meilleures
améliorations…
Toutefois, dans les cas où le fonctionnement est perturbé de façon
globale, où la motivation des personnels s’est affaiblie et où la
coopération des services s’est détériorée, il peut être nécessaire de
mener au préalable une démarche qualité d’ensemble telle que présentée
sur le site afin d’assainir globalement l’organisation. Sinon, les
groupes risquent fort de se trouver face à de multiples obstacles ne
permettant pas d’aboutir : rivalités entre les services, oppositions
insurmontables, manque de motivation des acteurs eux-mêmes… Il faut
alors assainir la situation au préalable.
La méthode : 7 étapes
Les étapes qui suivent sont des étapes logiques. Dans la pratique, selon
le problème, certaines peuvent être très courtes, voire implicites ou
confondues avec la suivante. Il est toutefois important de bien garder
le cheminement du raisonnement.
Une concertation avec la direction aura lieu en fin de chaque étape et
en cas de difficulté (via le tuteur).
Remarque importante : les analyses doivent toujours demeurer dans le
domaine de l’organisation, sans recherche de coupable. On part du
principe que chacun a voulu faire bien et on analyse ce qui l’en a
empêché, l’objectif étant de mettre en place une organisation qui
permette de faire bien du premier coup, dans des conditions normales. Si
certains ont commis ou commettent des fautes, ce n’est pas à l’action
qualité de s’en occuper mais à la hiérarchie.
Étape 1 : le recueil des problèmes : il faut favoriser le
recueil des problèmes, même passagers. En démarche qualité, un problème
avoué est une base de travail, un problème caché est une faute. Lorsque
les gens peuvent parler librement de leurs problèmes, un progrès
culturel très important est réalisé. Les moyens classiques de recueil
sont le suivi journalier, les fiches de signalement, une boîte à
suggestions…
Étape 2 : la pré-étude : avant d’engager les travaux, le
responsable qualité doit vérifier la nature du problème, sa gravité
réelle, ses causes probables, la faisabilité des solutions, les
obstacles éventuels. Ceci va permettre de décider :
-
Le fait-on ? Ne se lancer que si
la faisabilité est avérée. Inutile d’envoyer le groupe de travail
dans le mur… Fixer également la priorité en fonction des besoins, de
la faisabilité, de la meilleure stratégie globale…
-
Qui le fait ? On choisira un chef
de projet capable de mener la médiation nécessaire, adapté au niveau
des problèmes à examiner et aux personnes avec qui il devra traiter.
-
Comment on le fait ? Lorsqu’il y
a des obstacles, il faut déterminer la stratégie gagnante : comment
procéder, comment communiquer… Le responsable qualité peut
éventuellement « déminer » le terrain lui-même.
-
Avec qui ? On envisagera les
membres du groupe de travail (c’est toutefois le chef de projet qui
les choisira). Ce seront en principe tous ceux qui sont concernés
directement par le problème ou par les décisions que les solutions
impliqueront.
Nota : un groupe de travail
n’implique pas que tout le monde participe à toutes les réunions. Pour
être efficace, il vaut en général mieux travailler en groupe restreint
et ne se réunir que pour faire circuler l’information et valider les
propositions retenues.
-
Avec quels moyens ? Dans certains
cas, un financement ou des moyens particuliers pourront être
nécessaires.
Étape 3 : La mise en place du groupe : il faut « officialiser »
le groupe afin qu’il puisse agir. On désignera simultanément son tuteur,
généralement du groupe de direction. Ce dernier suivra les travaux,
aidera en cas de difficulté et s’assurera que les travaux vont dans la
bonne direction.
Étape 4 : La
caractérisation du problème :
il est important que le groupe de travail commence par
faire le tour du problème : de quoi s’agit-il (quel est le processus,
comment se déroule-t-il, qui est impliqué…) ? Quelle est l’importance
réelle du problème (mesurer précisément : occurrences, natures,
fréquences, conséquences…) ? Quelles sont les causes probables et les
solutions associées en termes d’organisation (quels dysfonctionnements
ont empêché les acteurs de réussir, comment améliorer) ? Quelles sont
les contraintes à prendre en compte (réglementation, limitations des
moyens et des effectifs, règles internes…) ? Quels sont les décideurs et
leaders impliqués (il faudra impérativement les consulter) ?
Cette caractérisation doit comprendre une
enquête de terrain, en rencontrant tous les acteurs du processus sur
leur poste de travail. C’est cette enquête qui permettra d’examiner avec
eux les solutions possibles à leur niveau.
Cette étude est essentielle pour que les
différents acteurs comprennent bien tous les aspects du problème, y
compris les contraintes éventuelles, par exemple financières, sociales,
réglementaires… et évitent les erreurs. Elle peut d'ailleurs déboucher
sur le constat de l’impossibilité d’améliorer. Elle joue un rôle
pédagogique essentiel.
Etape 5 : La
présentation du projet :
Un projet clair doit être présenté à la Direction,
expliquant ce qui est proposé, mais aussi toutes les implications :
coûts, volume de travail, conséquences sur le fonctionnement des
services, méthode de mise en œuvre, problèmes résiduels…
La plupart des lenteurs de décision sont
en effet dues à l’insuffisance des éléments apportés, qui fait que la
Direction ne peut pas prendre de décision.
Etape 6 : La mise en
œuvre :
Il est souhaitable que le groupe de travail (au moins en
partie) soit associé à la mise en œuvre. Celle-ci doit être menée avec
psychologie, en tenant compte des problèmes légitimes des intéressés
pour changer leurs façons de travailler. Il faut aussi suivre pour
adapter le nouveau système prévu en tant que de besoin. La mise en œuvre
ne doit s’arrêter que lorsque tout fonctionne de façon satisfaisante.
Pendant cette phase, on codifiera en tant
que de besoin la nouvelle organisation, afin que les nouvelles règles
soient claires et que toutes les aides utiles au travail soient en
place.
Etape 7 : Le bilan :
Il est utile de dresser un rapide bilan, montrant en
particulier les gains associés à la nouvelle organisation.
Les signes de la
réussite ?
-
Un fonctionnement assaini.
-
Des personnels plus conscients
des problématiques et à la motivation renforcée (on leur a fait
confiance !).
|